BOTO

« voilà ton jour Boto
le feu de Diakadi a brûlé les trois pierres sur lesquelles est posé le vase
et dans le vase est né un feu qui va brûler toute la brousse »
Tahirou, in Jean Rouch, La chasse au lion à l’arc

Le lion vit en contact avec les éleveurs, mais quelques fois le lion exagère : il attaque des vaches qui ne sont pas malades, il tue pour le plaisir de tuer. Alors, s’ouvre la chasse au lion à l’arc. On trace un cercle de cendres autour d’un vase et l’on fait cuire le poison paralysant dont on enduira la pointe des flèches : le poison Boto.

Le lion mort, l’harmonie est restaurée avec la brousse. Rétablissant l’équilibre, Boto rend justice, il renoue le pacte avec les bergers ; c’est une violence, mais une violence nécessaire, réparatrice : Boto est le poignard d’Oreste, le refus d’Antigone, le rire de Scapin.

Porteur de cette violence, le théâtre que nous faisons est un théâtre de lutte.

Mais nous savons que le lion est rusé. Nous savons que, comme le chasseur Gao qui se cache sous un dôme de bois et de paille, nous devons feindre. Aussi notre théâtre ne se contente-t-il pas d’illustrer le discours politique, ni même de le produire ; s’il lutte, c’est par ses propres moyens, qui sont les moyens de l’art – dissimulation, mystère, chiffrage à plusieurs clés ; car le lion ne se chasse pas entre les cases rassurantes du village, mais dans les buissons épineux et touffus de la brousse.

Pour autant, nos spectacles ne se réfugient pas dans les hauteurs inattaquables de l’art pour l’art ; nous leur appliquons seulement la même loi que la physique à la flèche du chasseur : plus la cible est lointaine sur la terre, plus il faut tirer haut dans le ciel.

Or le lion habite le « pays qui est plus loin que loin », le « pays de nulle part », où l’on pénètre seul : le théâtre que nous faisons est un théâtre intime.

Parlant en chacun, il ne se réserve à personne ; son adresse minoritaire lui confère même un intérêt général, car la chasse au lion vaut autant pour les bergers que pour le lion lui-même : réparer l’injustice particulière, c’est travailler à la justice universelle.

Pacôme Puech

auteur, metteur en scène,
comédien, musicien

Diplômé d’un master en philosophie de l’Université Toulouse II – Jean-Jaurès, il intègre en 2016 la compagnie L’Echarpe de Colombine, et entame sa formation à l’ARTA (Association de Recherche des Traditions de l’Acteur, Cartoucherie de Vincennes) dans l’atelier de Philippe Ducou, Le Corps en Scène, et avec Maria Gracia Agricola (Teatro Comunita) et Duccio Bellugi Vannuccini (Théâtre du Soleil).

En 2018, il travaille la biomécanique auprès de Gennadi Bogdanov au CISBiT (Centro Internazionale di Biomeccanica Teatrale di Meyerhod, Perugia, Italie) et à Paris, et participe à l’Odin Week Festival avec Eugenio Barba et l’Odin Teatret.

En 2019, il rejoint le TAC Teatro d’Ornella Bonventre.

Son premier texte pour le théâtre, La nuit n’est-elle qu’une ombre de mes jours , est sélectionné par le collectif A mots découverts et fait l’objet d’une lecture à la bibliothèque du Théâtre de l’Odéon.

Il compose également de la musique pour le cinéma (Kino Belleville Kabaret ) et pour le théâtre (Beckett in Shanghai d’Arianne Wang).

En 2020, il étudie la Commedia dell’arte avec Antonio Fava, et se produit au sein de la compagnie Xénos dans des spectacles de masques et de musique improvisée.

En 2021, il crée le Théâtre Boto et réalise ses premières mises en scène, Kordian d’après Juliusz Słowacki (2022) et L’Elixir d’amour de Frank Wedekind (2023).

En 2022, il engage avec le Théâtre Boto un travail sur la lecture, qui se concrétisera par une lecture performée chaque mois à la Maison de l’Air (Paris 20).

Il réalise également une installation, Contre-mots, exposée du 10 juillet au 10 août à la Galerie de Thézaut, à Allières (09).

Caty Reneaux

MEtteure en scène, comédienne

Titulaire d’un master en Arts et Langages à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et d’un master de recherche à l’Institut Français de Presse (IFP) de l’Université Panthéon – ASSAS, Caty Reneaux est sémiologue.

Entre 2017 et 2021, elle poursuit ses recherches en sémiotique sur le corps performant dans l’art contemporain, et collabore avec la performeuse Deborah de Robertis comme assistante artistique et attachée de presse.

En 2020 et en 2021, elle donne deux conférences intitulées « Art & Gender-Activism. The Political Body » (Art & militantisme féministe. Le corps politique) au Feministcafe Ronja, Småland Nation (Lund, Suède) et au CaFémme Vienna.

En 2021, elle est assistante de production pour l’émission La Grande Table d’Olivia Gesbert à France Culture, et intègre par la suite la radio Franceinfo comme attachée de production.

Enfin, elle rejoint le Théâtre Boto et met en scène Kordian de Juliusz Slowacki (2022) et L’Elixir d’amour de Frank Wedekind (2023).

En 2022, elle s’initie à la Commedia dell’arte auprès de Dominique Satge au sein de la Compagnie Latinomania et intègre le cours de Sergio Canto Sabido, comédien au Théâtre du Soleil.

La même année, elle rejoint Xénos, théâtre de masque et joue dans L’arbre qui marche, mis en scène par Dominique Bernstein.

En 2023, elle intègre L’Echarpe de Colombine et prépare le rôle de Blandine dans Mademoiselle Jaïre de Michel de Ghelderode.

Adrien Calvez

Comédien

Titulaire d’une maîtrise en Philosophie à l’Université de Nantes, Adrien Calvez est comédien.

Il connaît ses premières expériences de jeu dans la troupe Au Paradis Toujours Plus Vite, dirigée par Raphaël Tragin, qu’il rejoint en 2014.

Puis, il s’engage comme danseur aux côtés d’Agnès Gatelet, dans l’association Danser Sur Vos Murs, qui promeut l’accès à l’art sous toutes ses formes, pour tous.

Il suit également des cours de théâtre à L’Être Acteur, sous la direction de Marie-Pierre Hornn, et se forme au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique (LFTP) auprès de Maxime Franzetti.

En 2021, au sein de la compagnie Cinquième Quartier, il joue dans Sainte Jeanne Des Abattoirs de Bertolt Brecht, sous la direction de Maïlys Trucat, et avec la compagnie La Méduse, dans Je Suis Le Vent de Jon Fosse, dirigé par Raphaëlle Prestigiacomo.

En 2022, il s’engage dans le Théâtre Boto et crée le rôle du prince Rogojine dans L’Elixir d’amour de Frank Wedekind, en tournée dans le sud-ouest durant l’été 2023.

Valentine Damian

Comédienne, metteure en scène

Titulaire du Diplôme d’Etudes Théâtrales des Conservatoires d’Aubervilliers et de Bobigny, Valentine Damian est comédienne.

Au cours de ses études, elle travaille sur le spectacle Tristesses et Joie dans la vie des girafes de Tiago Rodrigues, en partenariat avec la scénographe Lucille Cornet-Richard.

Puis, elle est comédienne dans les spectacles Mon corps est une arme, mis en scène par Julie Louart, et Aqua Tofana, écrit par Sunny Rose et mis en scène par Ambre Bremond.

En 2021, elle fonde et dirige la compagnie GÉNÉRATEUR, au sein de laquelle elle monte Protée de Claudel, en partenariat avec l’artiste pluridisciplinaire Hélène Laurent.

En 2022, elle intègre la troupe du Théâtre Boto et intègre la distribution de L’Elixir d’amour de Frank Wedekind, qui sera présenté en tournée dans le sud-ouest à l’été 2023 (Saint-Girons, Lautrec, Allières, Festival d’Aurillac).

Justine Frèrejouan

Comédienne

Formée au théâtre à l’école Aberratio et en Art du Spectacle Théâtral à la faculté de Rennes 2, Justine Frèrejouan est comédienne.

Elle commence le théâtre en atelier à l’âge de 9 ans à la CNCM Athenor, qu’elle continue jusqu’à ses 18 ans.

En parallèle, elle chante dans une chorale. Elle pratique à différents moments plusieurs instruments : la guitare, le trombone, le ukulele et récemment le banjo.

Intriguée par les différents métiers du spectacle, elle fait, à ses 15 ans, un stage de régisseur général pour la pièce Rose is a rose es una rosa est une rose de Benoit Bradel, avec la compagnie Zabraka, au théâtre Jean Bart à Saint Nazaire.

Après un bac littéraire, elle entre en Licence d’Art du Spectacle Théâtral, et en 2020, intègre l’école de théâtre et cinéma Aberratio durant 2 ans, tout en faisant de la figuration sur des projets de cinéma.

Elle s’engage dans le Théâtre Boto pour la création de L’Elixir d’amour de Frank Wedekind, où elle joue le rôle de Célestin.

Quentin Corbé

Comédien

Quentin Corbé est comédien.

C’est par le biais d’un spectacle pour enfants que Quentin fait ses premiers pas au théâtre. Après avoir rejoint la compagnie A un Autre Soleil avec laquelle il se produit au théâtre Maurice Sochon à Argenteuil pour la création originale « Les aventures de Guz », il s’inscrit à un cursus de formation théâtrale : La Volia.

Durant ces trois années de formation il se lie avec des camarades qui deviendront vite ses collègues dans la formation d’une nouvelle compagnie : Shimoon. Ils commenceront par jouer leurs propres créations au sein de l’école, puis participeront à l’animation d’un concours d’éloquence se déroulant à la Sorbonne avec l’association Trouve Ta Voix, avant de participer au Festival d’Avignon 2022 avec leur création originale Fugue.

Fort de cette expérience, en juin 2023, encore à l’école, Quentin et sa compagnie se produisent au Lavoir Moderne Parisien pour jouer de nouveau le spectacle Fugue.

André Gryner

Comédien

Titulaire d’une licence en cinéma et d’un master en Etudes Théâtrales des universités de Paris 7 et Paris 8, André Gryner, est comédien, metteur en scène et musicien.

Après des études littéraires en classe préparatoire littéraire et cinéma, et un passage par les universités de Paris 7 et 8, il se forme au Cours Simon ainsi qu’au conservatoire du XIIe arrondissement avec Agnès Proust et Carole Bergen.

A sa sortie, il joue notamment avec la Cie Farouche dans Silence Radio (Théâtre Paris Villette, Théâtre de la Reine Blanche), une version en plein air de Fantasio d’Alfred de Musset pour Les Derniers Enfants du Siècle, un spectacle de marionnettes pour enfants avec la compagnie Pois de Senteur, ou encore un spectacle musical avec la compagnie Taureau par Cornes.

Il joue aussi dans plusieurs courts métrages.

Il créé sa propre compagnie, Entrevifs, à l’occasion d’une adaptation de La Cave, un roman de Thomas Bernhard.

D’abord autodidacte en chant et guitare brésilienne, il poursuit son travail vocal et musical et intègre en 2021 le Conservatoire Régional du 93 en chant lyrique et musique baroque.